Le personnel pénitentiaire
Posté par philippepoisson le 29 octobre 2008
« Le personnel pénitentiaire, ceux qu’on appelle, dans le langage courant, les gardiens ou gardiens de prison sont appelés de façon plus officielle des surveillants. Mais le champ est large, du littéraire archaïque à l’argot contemporain, pour désigner ces piliers mal-aimés de l’édifice social
Cachés dans la poussière des ruines, qui se souvient des « ergastulaires », athlètes musclés, fouetteurs d’esclaves ? Littéraire encore, mais encore compris, le « geôlier », qui garde la geôle, évoque parfois une belle geôlière (genre Chartreuse de Parme). On est visiblement en plein roman. La destinée du mot suit d’ailleurs des détours imprévisibles puisqu’il est à l’origine d’enjôler : emprisonner d’abord, puis abuser par de belles paroles … »
Plus sérieusement …
Sous l’Ancien Régime, on utilisait rarement le terme de « gardiens ». On parlait plutôt de concierges et de geôliers, de guichetiers et de porte-clés. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié des années 1760, avec la création des dépôts de mendicité, qu’il est enfin question de gardiens. Dès lors, le vocable traverse tout le XIXe siècle.
«Toutefois, il est question de « surveillants » et non de « gardiens » dans les prisons parisiennes dès l’ordonnance de Pasquier du 10 septembre 1811 : il semble que le terme a d’abord désigné les gardiens qui surveillaient ainsi que ceux affectés aux quartiers de jeunes détenus. Par extension, il fut appliqué aux gardiens travaillant « en détention », ceux étant en poste aux portes se faisant appeler « gardiens » de préférence à « portiers » ou « guichetier ».
Ce problème de terminologie démontre que les fonctions de garde (extérieure) et de surveillance (intérieure) étaient dissociées, comme elles l’étaient aussi, d’ailleurs, dans les maisons centrales, les « portiers » bénéficiant d’un statut différent de celui des « gardiens ».
La sécurité externe des maisons centrales fut très longtemps (encore au XXe siècle pour certaines d’entre elles) assurée par la troupe de ligne »
Enfin le 2 août 1919, l’appellation de gardien disparaît de la terminologie officielle de l’Administration pénitentiaire pour être remplacée par celle de « surveillant »
Pour en savoir plus, on peut lire ou relire
Christian Carlier, Histoire du personnel des prisons françaises du XVIIIe siècle à nos jours, Les Editions de l’Atelier / Editions Ouvrières, 1997.
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